Les incitatifs

Heureusement, et tout en demeurant perfectible, la littérature scientifique propose des éléments concrets qui aident les femmes à s’engager syndicalement parlant, qui leur donnent l’envie de se lancer, ainsi que les outils nécessaires pour continuer, ici comme ailleurs. Voici quelques-uns de ces moyens.

Bien que souvent dénoncées, les mesures garantissant la proportionnalité, comme l’instauration de quotas ou de sièges réservés, donnent de bons résultats là où elles sont implantées. De cette manière ou d’une autre, il faut travailler à ce qu’il y ait davantage de femmes dans les postes décisionnels.

En complément, la souplesse dans la planification, notamment concernant les horaires des réunions syndicales, est une force qui bénéficie en définitive à l’ensemble des équipes syndicales.

De même, on ne saurait trop valoriser, encourager et valider la prise de parole des femmes dans les instances. Ainsi, dans la perspective d’accroître cette prise de parole, il peut être judicieux d’offrir aux femmes du temps pour réfléchir, pour consulter leurs collègues avant de s’exprimer dans les instances (quelques minutes avant les périodes de questions ou en ateliers).

De surcroît, l’idée que des femmes militantes d’expérience guident celles de la relève au sein de programmes de mentorat est une option qui vaut d’être considérée.

En revanche, dans nos angles morts, il faut envisager d’avoir des femmes à des fonctions cruciales dans les comités de négociation, car elles seront toujours les mieux avisées, et dès lors les mieux placées, pour faire valoir les questions, enjeux et besoins touchant directement ou potentiellement une large part des membres d’un syndicat.

Il faut aussi former les dirigeants de sexe masculin, afin qu’ils soient éduqués concernant les questions de genre et les enjeux qui y sont liés, tant au regard de la convention collective que de la gestion interne du syndicat.

Un autre atout de taille est de doter les syndicats de comités femmes ou de la condition féminine, des comités chevronnés qui sont à l’écoute des problèmes des femmes, qui sont outillés pour leur répondre, qui sont aptes à les représenter, qui sont soucieux de former la relève, et qui sont actifs dans les luttes concernant les femmes sur le plan social et politique, pas seulement syndical. Cependant, ces comités n’auront de force qu’à la condition que leurs efforts trouvent une oreille attentive et des gestes concrets pour y répondre de la part de l’exécutif syndical.

Il est également essentiel de doter les syndicats de règlements pour contrer le harcèlement sexuel et le harcèlement psychologique. Ce sont des mesures qui se veulent préventives et qui pourront profiter à l’ensemble des personnes élues.

Inviter les femmes à réfléchir à la lourdeur de la tâche des représentantes syndicales, à la considération de l’ensemble des responsabilités qu’elle comporte, aux tensions qui l’accompagnent et à l’investissement personnel qu’elle implique devrait aussi être envisagé.

Enfin, il faut à la fois développer et faire connaître des membres toutes les mesures favorisant la conciliation famille-travail-militantisme présentes dans un syndicat.

← retour vers Info SCCCUL