Maintien de l’équité salariale – Victoire syndicale dans le réseau de la santé

Par Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA)

Les organisations syndicales représentant le personnel administratif et de bureau du réseau de la santé et des services sociaux ont profité de la ronde de négociation qui vient de se terminer pour régler des plaintes en maintien de l’équité salariale touchant quelque 40 000 travailleuses. Il aura fallu plus de 12 ans de mobilisation pour que l’injustice soit reconnue et corrigée!

À la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS‑CSN), l’organisation la plus représentative du réseau, on avait relancé la lutte depuis trois ans. Gilets, pétitions, tournées et rassemblements se sont succédés. Pour une organisation comme le Syndicat du personnel de bureau, techniciens et des professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches – CSN, qui représente près de 2 000 travailleuses du réseau de la santé sur la rive-sud, l’enjeu est majeur puisqu’il touche 64 % de ses membres.

Ça ne devrait pas être le cas, puisqu’il s’agit d’une loi, mais très souvent les plaintes finissent par se régler en marge des négociations de renouvellement de convention collective. Cette fois-ci n’a pas fait exception et c’est bien pour cela que la FSSS avait relancé la lutte presqu’au lendemain de la signature de la dernière convention collective (qui avait été l’occasion de régler les plaintes des préposées aux bénéficiaires).

Loin d’être anecdotique, le règlement prévoit des ajustements salariaux majeurs et des changements d’échelons (parfois de deux échelons) pour les quelque 40 000 travailleuses concernées. C’est que l’évolution du travail avec le temps a fait en sorte que la rémunération ne correspondait plus du tout à la complexité de la tâche. Concrètement, c’est le travail de ces salariées qui n’était pas reconnu à sa juste valeur… depuis plus de 12 ans dans certains cas (bonjour la rétro!).

On le dit souvent : la négociation du secteur public est une lutte féministe. Déjà, les femmes forment la grande majorité des bénéficiaires des services. Mais il y a plus, comme l’immense majorité des travailleurs du secteur public sont en fait des travailleuses (à 78 %!) et que la féminisation du secteur a tendance à progresser, le résultat de leurs luttes a un impact majeur, tant sur la qualité de vie des femmes que sur les inégalités entre les hommes et les femmes. Imaginez, le secteur public québécois représente à lui seul une travailleuse sur cinq. Forcément, leurs pertes et leurs gains ont un effet statistique perceptible sur l’écart salarial persistant entre les hommes et les femmes. Raison de plus d’être solidaires!

 

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