La compétence 15 est fondamentale pour la réconciliation

En ce 21 juin 2021, nous célébrons la 25e Journée nationale des Peuples Autochtones. D’une part, nous déplorons les dernières mauvaises nouvelles relatives aux dépouilles des 215 enfants autochtones retrouvés à Kamloops et aux féminicides autochtones. D’autre part, nous voulons célébrer de belles initiatives citoyennes pour contrer le racisme systémique afin de promouvoir le respect et la valorisation des Premiers Peuples.

C’est dans un esprit d’espoir dans l’avenir que nous aimerions penser à l’importance de la compétence 15 existante depuis le 24 novembre 2020. En faisant cette lecture agréable de deux pages suivies d’une illustration très significative, nous pouvons comprendre que la réconciliation avec les personnes des cultures autochtones dépend beaucoup de la disposition des personnes des cultures occidentales à vouloir mieux comprendre des méthodes et des finalités éducatives qui sont différentes des siennes. Car la compétence 15 interpelle la profession enseignante à « intégrer les méthodes d’enseignement et les connaissances autochtones dans les salles de classe ».

En réalité, faire de la compétence 15 une de nos orientations en enseignement correspondrait à un enseignement plus démocratique. Par exemple, lorsque nous pensons à une méthode d’enseignement fondée sur le principe du cercle, nous avons un enseignement dans lequel les uns apprennent des autres dans une logique de dialogue d’égal-à-égal. Il s’agit aussi d’échanges intergénérationnels. Chaque voix compte. Il faudrait alors que nos salles de classe favorisent une disposition des personnes en cercle.

Dans le cas où cette intention et cette disposition sont présentes, nous pouvons ajouter d’autres composantes, telles que la responsabilité partagée, la liberté des choix des élèves ainsi que des stratégies éducatives non coercitives.  Ces composantes sont contextualisées et détaillées dans un article de Christine Guay, publié dans la revue Intervention en 2015, intitulé « Les familles autochtones : des réalités sociohistoriques et contemporaines aux pratiques éducatives singulières ».

L’autrice apporte par exemple les réponses aux questions suivantes :

– Comment les parents autochtones favorisent le développement de l’autonomie de leurs enfants?

– Qu’est-ce qu’une stratégie éducative indirecte et non coercitive?

– Pourquoi il y a une surreprésentation d’enfants autochtones dans les systèmes de placement de la DPJ?

Par ailleurs, un document très pertinent pour comprendre les cultures autochtones et leurs liens avec la culture québécoise est le film-documentaire québécois dirigé par Carole Poliquin et Yvan Dubuc intitulé L’empreinte. Dans ce magnifique film, avec la participation de Roy Dupuis, on illustre les valeurs démocratiques autochtones et québécoises par des exemples très parlants.

Bref, nous avons beaucoup à apprendre des méthodes éducatives des parents autochtones et de l’histoire et valeurs démocratiques des Premiers Peuples. Nous avons en réalité tout à gagner en intégrant progressivement la compétence 15 à tous les niveaux d’enseignement, du primaire aux études universitaires.

Marta Teixeira
Vice-présidente aux communications

 

← retour vers Info SCCCUL