Lors du dernier Conseil fédéral de la FNEEQ qui s’est tenu à Québec du 5 au 7 décembre 2018, plusieurs échanges furent consacrés à des sujets fort pertinents pour les chargées et chargés de cours.
Premièrement, le Comité École et Société a présenté un rapport détaillé de la Formation à distance (FAD). Le comité a débuté par un court historique de la FAD avant d’aborder quelques mythes, dont ceux sur la rentabilité et de l’accessibilité. Ensuite des points nous affectant plus précisément furent exposés, notamment la sous-traitance, les conditions d’enseignement et de travail, la propriété intellectuelle et la marchandisation de l’enseignement. Outre les raisons qui justifient vraiment la transformation d’un cours en présentiel en FAD, le comité a terminé sur des pistes de solution comme celles d’obtenir du soutien pédagogique et technique ainsi que des stratégies pédagogiques appropriées à la FAD. Après une période de discussion et d’échanges, des propositions furent adoptées.
Ensuite les membres réunis au Conseil fédéral ont travaillé à dégager une position commune sur la Loi favorisant la neutralité religieuse de l’État. Plusieurs propositions furent débattues et amendées parfois avec beaucoup d’intensité et d’émotion. Une proposition a été ajoutée et adoptée selon laquelle les syndicats sont invités à retourner dans leur instance pour discuter de la question. En attente d’un consensus futur, la position de la FNEEQ demeure celle de 2013. Un Conseil fédéral spécial sera convoqué au début 2019 pour adopter des propositions.
Puis, le Comité École et Société a présenté un rapport étoffé sur la Formation des maîtres. Dans le contexte actuel, les enseignants sont trop souvent jugés responsables des échecs du système d’éducation alors même que des changements pédagogiques et des coupures importantes leurs sont imposés, en plus d’un manque de ressources et de soutien, de la précarité d’emploi et de la pénurie de personnel. Le comité a signalé plusieurs lacunes dans la formation, notamment : le manque de formation disciplinaire (dispersée entre 2-3 disciplines); l’absence d’un programme dédié exclusivement au préscolaire et le faible nombre de cours à ce sujet (alors que la CAQ fonce vers la maternelle 4 ans); des lacunes en didactique du français et le peu de place accordé aux savoirs disciplinaires reliés à cette matière. La présentation s’est poursuivie en abordant plusieurs autres sujets : la formation continue peu accessible (personnel contractuel, manque de temps et de financement); la question de la rémunération de stages; les facteurs de risque pour le décrochage enseignant et la santé psychologique; les approches pédagogiques (école inclusive, conception universelle de l’apprentissage). Le comité a finalement proposé quelques pistes de recommandations concernant les conditions d’enseignement et la formation des maîtres.
Pour terminer, le retour sur les États généraux de l’enseignement supérieur (ÉGES) fut abordé. La FNEEQ va continuer à assumer son leadership afin de maintenir une alliance étendue face au gouvernement et interpeller celui-ci avec, entre autres, les solutions proposées lors des 2e ÉGES. Les syndicats ont aussi été invité à s’approprier le rapport de ces 2e ÉGES.
Guy Dorval
Vice-président aux relations intersyndicales