Le choc est grand. Fermeture des écoles, cégeps, universités, rapatriement des étudiantes et étudiants à l’extérieur du pays, départ des étudiants étrangers, télétravail, fermeture des entreprises, annulation des grands rendez-vous. Les décisions se succèdent rapidement.
Toutes nos vies sont suspendues en raison d’un satané virus invisible à l’œil nu. Toute cette vie qu’on aime, riche, ponctuée d’un mélange de sorties familiales, de rencontres avec nos étudiantes et étudiants, de réunions professionnelles, d’activités sportives, de soirées culturelles ou entre amis. Toutes ces actions qui donnent du sens à nos vies, que le confinement forcé nous oblige à regarder sous un nouvel angle.
Forcés de quitter nos bureaux et notre beau campus, on nous demande de poursuivre notre mission à distance, celle d’enseigner et de contribuer à la formation des musiciens, des pharmaciennes, des enseignants du primaire et du secondaire, des avocates, des comptables, des ingénieures, des biologistes, des infirmières, des anthropologues, des écrivaines, des citoyennes et citoyens curieux et engagés. La situation n’est pas simple, ni idéale, mais relever le défi est possible.
Ayant développé une bonne expertise en formation à distance, les chargées et chargés de cours ont répondu présents à cet appel. Partout sur le campus, tant par la communauté étudiante que par les membres de l’administration, on a constaté le travail remarquable et la capacité d’adaptation des chargées de cours et des chargés d’enseignement.
Si le défi de permettre aux étudiantes et étudiants d’obtenir leur diplôme sans compromis majeur sur la qualité de leurs apprentissages est réalisable, c’est aussi parce que notre Université a opté pour la souplesse afin de permettre à toutes et à tous – enseignante-parent, enseignant en quarantaine, enseignant en situation de détresse – de prendre les moyens jugés appropriés pour terminer les cours (lorsque c’est possible, rappelons-le). C’est dans cet esprit de souplesse et au regard de la liberté académique dévolue aux enseignantes et enseignants universitaires que nous avons travaillé à une lettre d’entente qui offre des protections et des garanties aux chargées et chargés de cours, pour encadrer le mieux possible nos conditions de travail dans les circonstances.
Nous savons d’ores et déjà que la session d’été est en partie compromise. Soyez assurés que nous allons travailler virtuellement avec les représentants de l’employeur pour trouver les solutions les plus adéquates possibles afin d’amenuiser l’impact de la situation actuelle sur la session d’été. Devant la volonté de l’Université Laval d’aller de l’avant vers une session 100% à distance, nous voulons que les compétences des chargées et chargés de cours soient largement mises à profit et que les efforts qui seront accomplis en ce sens se feront dans des conditions de travail respectueuses de leur contribution et de leur désir de mettre l’épaule à la roue dans cette situation exceptionnelle. Certaines réserves doivent cependant être émises, alors que la formation à distance n’est pas adaptée à l’enseignement de toutes les disciplines et que des conditions de travail encadrant la création de cours à distance ont déjà été préalablement négociées dans notre convention collective.
Nous demeurons à votre écoute et disponibles.
Bon courage dans la tourmente,
Christine Gauthier
Présidente