Saïd El Morchid et la collégialité entre enseignants. Possible, mais il faut certains ingrédients…

Said_el_MorchidSi l’Université Laval reconnait « l’importance de la représentation et de la participation des chargés de cours au sein des structures universitaires et, dans la mesure du possible, départementales »[1] jusqu’à quel point la collégialité est-elle mise en pratique dans les départements? Portrait d’une expérience réussie et enviable, mais peut-être pas assez répandue.

Saïd El Morchid enseigne comme chargé de cours au Département de mathématiques et de statistique à la Faculté de sciences et de génie depuis septembre 2010. Il y offre des cours de mathématiques pour ingénieur, d’algèbre linéaire, de calcul de fonctions à plusieurs variables. C’est un spécialiste de l’algèbre et de la théorie des nombres, deux matières pour lesquelles il détient un premier doctorat français (algèbre), et un second (théorie des nombres) obtenu à l’Université Laval où il a étudié de 1994 à 1998.

Son séjour au Département de mathématiques et de statistique a été marquant. Diplômé et de retour dans son Maroc natal, il a entretenu pendant plusieurs années de bonnes relations avec les différents directeurs du Département de mathématiques et de statistique ainsi qu’avec d’autres responsables administratifs de l’Université Laval. Un effet direct de ces bonnes relations a été, par exemple, de souligner en 2003, au Maroc, le 150e anniversaire de l’Université Laval.

Mais là n’est pas l’essentiel de cette collaboration. Dans ce Département de la Faculté de sciences et de génie, il existe ce qu’on peut appeler une véritable collégialité entre professeurs et chargés de cours. Saïd El Morchid, d’ailleurs, n’est pas seul à le reconnaitre, d’autres témoignages vont dans le même sens. Comment cette collégialité a-t-elle pris forme? Comment s’incarne-t-elle? Quelles conditions faut-il pour qu’elle existe?

Deux « ingrédients », pour ainsi dire, sont cruciaux. Pour Saïd El Morchid, cette forme de collégialité peut exister s’il y a d’abord une ouverture d’esprit de la part de la direction, c’est-à-dire une reconnaissance de l’expertise et de l’expérience des uns et des autres, professeurs et chargés de cours, et la volonté que tous en profitent dans le but d’accroitre la qualité de l’enseignement. Le second « ingrédient », c’est un intérêt commun envers la pédagogie, qui devient l’objet permettant à la collégialité de se développer par les échanges qu’il suscite. Plus concrètement, on parle ici de réunions départementales fréquentes auxquelles les professeurs et les chargés de cours sont invités afin d’échanger sur différents aspects de la pédagogie : méthodes d’enseignement, solutions à expérimenter, enseignement aux grands groupes, etc.

Mais ce n’est pas tout. Outre ces réunions ponctuelles axées sur la pédagogie, Saïd El Morchid a apprécié la possibilité de pouvoir faire partie de comités d’évaluation pour des projets étudiants de fin d’études, puis de collaborer pendant deux ans à une commission se penchant sur l’arrimage entre le cégep et l’université au sujet de matières comme les mathématiques et la physique. Au cours de ce mandat, il a trouvé intéressant de pouvoir débattre des lacunes existant entre ces deux niveaux de la formation post-secondaire et de donner son opinion sur la question. De plus, de jeunes professeurs l’ont souvent consulté pour des conseils d’ordre pédagogique sur l’enseignement des mathématiques. Lui-même récipiendaire en 2016 du prix « Enseignant méritant, Mathématiques et statistique » remis par l’association des étudiants en Sciences et génie (AESGUL), il a été chaleureusement remercié pour sa collaboration, en 2015, lors de la remise du Prix d’excellence en enseignement remis par l’Université Laval à Jérôme Soucy un collègue chargé d’enseignement.

Enseigner dans ces conditions est inspirant et porte fruit. La qualité de l’enseignement que favorise une telle collégialité rejaillit sur tous : les étudiants, le département et les enseignants eux-mêmes, qu’ils soient professeurs ou chargés de cours.

Quand favorisera-t-on, à l’exemple du Département de mathématiques et de statistique, cette collégialité fondée sur un intérêt commun envers l’enseignement et la recherche?

Anne Beauchemin,
Vice-présidente aux communications

En collaboration avec Saïd El Morchid,
Chargé de cours,
Département de mathématiques et de statistiques et
Direction générale du 1er cycle, Cours compensateurs.

[1] Voir l’article 7.01 de la convention collective.

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