Portrait d’une artiste peintre : Anne Beauchemin

Durant l’été, j’ai eu le plaisir de rencontrer une docteure en histoire de l’art moderne. Nous avons visité deux expositions, celle de Picasso au MNBAQ et celle organisée par elle-même au Musée d’art contemporain de Baie Saint-Paul : « Inventer la liberté ». Je vous parle de notre collègue chargée de cours, historienne de l’art et artiste peintre Anne Beauchemin. Il me fait plaisir de vous présenter dans les lignes qui suivent un aperçu de son beau parcours.

De fait, son parcours académique et professionnel est à la fois atypique et passionnant. Elle s’intéresse à la peinture pendant son enfance grâce aux nombreux livres d’art de sa famille. Sûre du chemin professionnel qu’elle voulait poursuivre, elle suit des ateliers de dessin et de peinture tous les jours durant ses études secondaires. Au Cégep, elle s’inscrit au programme d’arts plastiques, mais ne trouve pas toute la liberté qu’elle souhaitait pour pouvoir explorer. À l’exception d’un professeur qui lui a permis de travailler sur les projets de son choix, elle se sentait trop encadrée.

Alors, elle poursuit son chemin professionnel en travaillant de manière autonome et autodidacte. Elle raconte qu’à cette époque, il y avait plus de préjugés, voire de réprobation que maintenant quant à la carrière d’artiste. Cependant, elle avait choisi d’être peintre indépendante et a exposé ses travaux durant des années. Quand elle travaille dans son atelier, elle écoute différents styles de musique qui l’inspirent (classique, rock, jazz, blues, indienne, sérielle, etc.). Parmi les musiciens qu’elle apprécie, il y a Jean-Sébastien Bach et Philip Glass.

Puis elle décide de retourner aux études pour approfondir sa connaissance de l’art. Elle passe alors des arts visuels à l’histoire de l’art durant ses études universitaires. En 1991, elle s’inscrit à un programme d’histoire de l’art à l’Université Laval et après un an seulement, elle fait un passage accéléré du baccalauréat au programme de maîtrise sur la base de son expérience pertinente. Durant ses études doctorales à l’Université McGill, elle approfondit ses recherches sur le Cubisme – mouvement qui a engendré des changements structurels majeurs au début du XXe siècle dans le monde de la peinture. La chercheuse explique que les peintres de cette période historique délaissent de plus en plus les apparences naturelles pour expérimenter avec la vision, l’espace et la forme, ce qui change la compréhension de la peinture et la façon dont les œuvres sont conçues à partir d’un langage pictural nouveau.

En tant que chargée de cours à l’Université Laval, Anne a apporté une contribution spécifique dans le programme d’histoire de l’art. À partir de ses recherches historiques de l’art et de son expérience pratique en arts visuels, elle a conçu le cours « Histoire des matériaux et des techniques de l’art ancien, moderne et contemporain » (HAR-2405), qui porte sur différents modes de fabrication des œuvres et sur l’apport des matériaux et des techniques à l’expression.  En suivant ce cours, il est possible par exemple de mieux comprendre comment une œuvre est élaborée et quelles sont les limites et les contraintes des matériaux et techniques employés par les artistes.

Dans le milieu muséal, elle a eu l’occasion de travailler comme commissaire invitée à différentes expositions au Musée d’art contemporain de Baie Saint-Paul. En 2018, elle a signé une exposition rétrospective sur le peintre Paul-Émile Borduas, qui soulignait le 70e anniversaire de la publication du manifeste Refus global, puis sur l’exposition permanente du MACBSP (2018-2026) et, cet été, l’exposition «Inventer la liberté » qui met en lumière l’œuvre et le contexte dans lequel six femmes artistes ont élaboré leur carrière dans un milieu artistique plutôt difficile pour les femmes : Marcelle Ferron, Marcella Maltais, Lise Gervais, Rita Letendre, Kittie Bruneau et Françoise Sullivan.

Bref, Anne Beauchemin est une chargée de cours très expérimentée dans son domaine de recherche et d’enseignement ainsi que très engagée dans la vie syndicale. Après avoir fait partie de différents comités syndicaux (surveillance des finances, information et mobilisation, conseil syndical), puis de la commission des Affaires étudiantes, elle a été vice-présidente aux communications du SCCCUL durant 9 ans (avril 2012 à avril 2021).

C’est durant son mandat qu’une campagne de visibilité des personnes chargées de cours a été mise en œuvre et nous la poursuivons en vue de nous faire connaître et reconnaître auprès de la communauté universitaire et dans la société en général.

Merci beaucoup Anne pour ta présence, pour ton expertise et pour ton engagement.

 

Marta Teixeira
Vice-présidente aux communications

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