J’ai le plaisir de vous présenter Marlène Lévesque, une collègue et amie chargée de cours au Département d’éducation physique (DÉP) de la Faculté des sciences de l’éducation (FSÉ). Saviez-vous que le Département d’éducation physique (DÉP) est le seul département de l’Université Laval qui a pignon sur rue au PEPS (Pavillon de l’éducation physique et des sports) ?
Marlène est native d’Arvida, ville nommée joyau du patrimoine saguenéen qui a reçu le plus haut niveau de reconnaissance patrimoniale du gouvernement du Québec et a été désignée au titre de Lieu historique national par le gouvernement du Canada.
Études et sports
Marlène a fait sa première année d’études collégiales à Jonquière, puis grâce à son talent athlétique, elle a poursuivi au cégep de Sainte-Foy une carrière en basketball collégial AAA; niveau le plus élevé, aujourd’hui appelé Division 1 (D1). Ses performances lui ont permis d’être sélectionnée pour se joindre à l’équipe féminine de basketball Rouge et Or de l’Université Laval.
Dès l’école primaire, Marlène savait qu’elle voulait devenir professeure d’éducation physique. Ainsi, tout en poursuivant une carrière sportive en basketball universitaire, elle a terminé un baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et un certificat en enseignement du français langue seconde.
Saviez-vous que les athlètes universitaires canadiens et canadiennes peuvent porter les couleurs d’une ou deux universités de leur choix pour une durée maximale de 5 ans?
Parcours professionnel
Au moment où Marlène a terminé ses études universitaires, il y avait peu d’ouverture dans les écoles en éducation physique, il fallait prévoir de 10 à 15 ans de suppléance avant d’obtenir un poste permanent en enseignement. Après une année très intéressante comme remplaçante au Collège Jésus-Marie de Sillery, qui consistait en un temps partiel d’enseignement en éducation physique complété par une demi‑tâche en tant qu’entraîneure des équipes féminines de basketball (benjamine et cadette), plutôt que de retourner à la suppléance régulière, elle a choisi de réorienter son plan de carrière.
L’option qui répondait le plus à ses compétences était l’administration sportive. Il faut préciser qu’à cette époque, en 1992, les postes dans ce domaine n’étaient pas encore « structurés et officialisés » comme aujourd’hui! Elle a trouvé un emploi contractuel en tant que technicienne en loisirs dans une institution collégiale. Voici un bref aperçu des responsabilités de ce poste : conseillère à la vie étudiante, gestionnaire de la radio, de l’équipe de secouristes, du café étudiant et responsable du programme compétitif inter-collégial AA et AAA (badminton, basketball, natation, cheerleading, soccer intérieur – aujourd’hui appelé futsal – et extérieur). Ces tâches incluaient l’autofinancement, les budgets, l’achat des uniformes, l’engagement et la supervision des entraîneur.es, l’organisation des compétitions régionales, provinciales et canadiennes. De plus, elle était la déléguée du cégep pour les réunions régionales, provinciales et canadiennes pour toutes ces activités sportives. Il est facile de deviner que c’est un emploi de jour, de soir et de fin de semaine, et on peut facilement comprendre où mène ce genre de travail! En effet, en 2002, soit 10 ans plus tard, cet emploi est passé d’un poste de technicienne contractuelle à un poste de cadre professionnel, mais à quel prix : Marlène a dû se battre pour cette reconnaissance professionnelle, une démarche syndicale jusqu’au tribunal du travail et un épuisement professionnel 5 ans plus tard.
Saviez-vous que la reconnaissance du terme « entraîneure » est le fruit d’une revendication?
L’Association canadienne des entraîneurs a adopté la demande de Guylaine Demers, professeure titulaire au DÉP de la FSÉ et directrice du Lab PROFEMS, afin que le terme entraîneure soit utilisé plutôt que celui d’entraîneuse en raison de la connotation péjorative de ce dernier (le dictionnaire Le Larousse définit le terme entraîneuse en faisant référence à une femme employée dans un établissement de nuit pour engager les clients à danser, à consommer.
De plus, le terme entraîneure est une recommandation du Guide de rédaction non sexiste À juste titre, de la Direction de la condition féminine de l’Ontario, publié en mars 1994. Ce guide précise que plus les professions sont de type intellectuel et se rapprochent du pouvoir, plus il y a de la résistance à utiliser la finale -euse qui serait forte, comme le montre l’emploi de chercheure et professeure au lieu des féminins réguliers chercheuse et professeuse.
Retour à ses premières amours : l’enseignement
À la recherche d’un nouvel équilibre personnel et professionnel, le yoga et la méditation se sont présentés sur le chemin de Marlène. La pratique régulière de ces activités a tellement contribué à son mieux-être qu’elle a décidé de dispenser, après avoir suivi une certification pour l’enseignement du hatha yoga, du yin yoga et de la méditation prodiguée par la FFY (Fédération francophone de yoga), des cours de yoga et de méditation à des athlètes en sport-études et en entreprise; par exemple pour les employés d’Hydro‑Québec. Son parcours professionnel et cette nouvelle corde à son arc lui ont permis un retour aux sources.
C’est en 2014 qu’une nouvelle porte dans l’enseignement s’est ouverte pour Marlène, plus précisément en tant que chargée de cours à l’Université Laval. Ce travail la comble, car il embrasse l’ensemble de son parcours académique et professionnel. Une formation en enseignement et une expérience en administration sportive de près d’un quart de siècle (24 ans) font d’elle un atout pour les futur.es entraîneur.es et administrateurs-trices en sport.
Expériences de travail comme chargée de cours
Saviez-vous que le DÉP offre deux programmes différents? D’une part, le baccalauréat en enseignement de l’éducation physique et santé, c’est‑à‑dire une formation de 4 ans qui mène au permis d’enseignement de l’éducation physique dans les écoles. D’autre part, le baccalauréat en intervention sportive, soit un programme unique au Canada du fait de sa fonction spécialisée en intervention sportive (développement d’entraîneur.e et gestion des organisations et évènements sportifs).
Marlène enseigne aux étudiantes et étudiants des deux programmes. Voici un aperçu des cours dont elle fait la prestation au DÉP: Relaxation et autogestion du stress, Organisation d’événements sportifs, Gestion d’un club sportif, Supervision des stages 1 à 3 (en intervention sportive).
Voilà un autre bel exemple de parcours « atypique parfait ». C’est ce qui fait la « couleur » unique des personnes chargées de cours.
Claire Mercier, Ph.D.
Chargée de cours au département d’éducation physique
Membre du comité d’information et de mobilisation