Dans l’article intitulé « Redonner des lieux de réflexion » (La Presse, 9 septembre 2016), la ministre de l’enseignement supérieur, Hélène David, annonce la création d’un Conseil des universités, d’un Conseil des collèges du Québec ainsi que d’une commission mixte de l’enseignement supérieur. Ce projet, bien qu’intéressant dans son principe, suscite néanmoins quelques réserves ainsi que plusieurs attentes dans le milieu de l’enseignement supérieur.
La décision de créer ces nouvelles institutions, prise dans la foulée du Rapport du chantier sur un Conseil national des universités (juin 2013) rédigé par l’ex-recteur de l’UQAM, Claude Corbo à la suite du Sommet de l’enseignement supérieur (février 2013), donne lieu actuellement à une consultation auprès de plusieurs organismes, syndicats et associations voués à l’enseignement supérieur. L’enjeu central entourant la création de ces organismes consiste en effet en une réorganisation structurelle en profondeur de l’enseignement supérieur, d’où l’intérêt de se pencher collectivement sur cette question.
Dans un communiqué récent, la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ) déplore toutefois le court laps de temps (un mois) disponible pour la préparation de cette consultation, prévue entre le 6 et le 14 octobre 2016, d’où la demande faite à la ministre David d’en retarder le calendrier. Car si l’idée d’un Conseil des universités n’est pas nouvelle, ce n’est pas le cas pour les deux autres institutions. « Il s’agit d’éléments nouveaux que nous voulons analyser et comprendre afin de bien mesurer l’ensemble des enjeux qui s’y rattachent, explique Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ-CSN. Plusieurs aspects méritent d’être étudiés et approfondis avant de pouvoir se positionner de façon définitive sur ces deux nouvelles structures ».
Certaines attentes avaient déjà été exprimées en 2013 par la CSN (Confédération des syndicats nationaux) au sujet d’un Conseil national des universités, dans le cadre du Sommet sur l’enseignement supérieur, attentes rappelées dans un récent communiqué : « [l]a CSN avait recommandé qu’un tel conseil ait pour objectif de partager une vision commune du développement des universités et d’améliorer la coordination et la cohérence entre les établissements tout en respectant leur autonomie. La CSN insistait afin que son fonctionnement repose sur la collégialité et que sa composition inclue une majorité forte de la communauté universitaire; le conseil doit assurer une participation représentative de chaque catégorie de personnel et d’étudiants » (2).
Si la collégialité, le respect de l’autonomie et la non-concurrence entre les établissements d’enseignement sont des enjeux clés à envisager positivement, on refuse par contre l’idée que ces conseils exercent un contrôle de la qualité de l’enseignement, en référence au concept d’« assurance-qualité », qui valorise le caractère hégémonique de la formation universitaire et engendre la compétition entre les établissements.
L’analyse du projet de la ministre David et un travail de coordination sont actuellement en cours en vue du dépôt d’un mémoire CSN commun réunissant la FNEEQ, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP) et la Fédération des professionnels (FP-CSN).
La FNEEQ souhaite analyser le projet et ses implications et, surtout, consulter ses membres avant de prendre position. Pour cette raison, un conseil fédéral spécial est convoqué prochainement afin de rencontrer les syndicats membres. La date retenue est le jeudi et vendredi 6 et 7 octobre 2016. À cette occasion, le SCCCUL souhaite constituer une délégation pour représenter nos membres lors de cette assemblée importante qui se tiendra à Montréal.
Pour plus d’informations sur le projet de la ministre David :
Communiqués gouvernementaux :
http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/consultations-sur-lenseignement-superieur/
Communiqués FNEEQ-CSN :
http://fneeq.qc.ca/fr/consultations-sur-lenseignement-superieur/
Points de vue et analyses du projet:
IRIS:
AELIÉS
Anne Beauchemin
Vice-présidente aux communications