Le 9 octobre 2024 a eu lieu un midi-débat organisé par le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université Laval (SPUL) sur le sujet de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur l’enseignement universitaire. Caroline Gagnon (École de design) animait la rencontre et les deux conférenciers étaient Luc Bégin (Faculté de philosophie, président de la Commission de l’éthique en science et technologie,) et Andréanne Fortin (Département d’information et de communication). Voici un court résumé des thèmes abordés lors de ce midi-débat.
L’arrivée des outils d’intelligence artificielle a déjà et aura des impacts sur la société, notamment dans le domaine de l’enseignement. Cela va entraîner une période d’incertitude, d’instabilité et d’expérimentation dans l’utilisation de l’IA. Il y aura des changements dans les objectifs et les pratiques pédagogiques, notamment l’adaptation du matériel d’enseignement et des évaluations, ainsi que l’accompagnement des étudiant·e·s dans l’utilisation des outils d’IA. Ces transformations dans le mode de transmission du savoir exigera également l’acquisition de nouvelles connaissances techno-pédagogiques par les enseignant·e·s.
Il semble évident que cette période de transition risque fort d’entraîner un alourdissement de la charge de travail du personnel enseignant, même si l’IA peut permettre l’automatisation de certaines tâches. La question du maintien de l’intégrité des évaluations se pose également (travaux faits par IA, plagiat, tricherie), ainsi que le risque de « décharge cognitive » si l’utilisation d’outils remplace ou marginalise la contribution des personnes qui les utilisent. Le respect des droits d’auteur et des droits moraux sur les productions intellectuelles risquent d’être menacés.
Puisqu’il existe pour le moment peu d’études sur les usages de l’intelligence artificielle en pédagogie, les enseignant·e·s manquent de recul face à ce phénomène. Cela rend primordial le partage des expériences pédagogiques, le soutien au personnel enseignant et une concertation quant à l’encadrement de l’IA. Le nombre d’acteurs impliqués, ministère, universités, enseignant·e·s, étudiant·e·s, complique cette concertation.
D’un point de vue syndical, plusieurs défis se posent pour préserver la relation pédagogique dans le contexte de l’implantation d’outils d’intelligence artificielle. La disponibilité de ressources humaines et financières pour soutenir le personnel enseignant est aussi primordiale. Le respect de l’autonomie professionnelle des enseignant·e·s doit également être préservé.
Il est à noter que le SCCCUL surveille de près le développement de l’IA. Le sujet a été abordé lors du Congrès de la COCAL XV au mois d’août dernier où le SCCCUL avait envoyé une délégation.
La Fédération des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) organisera une activité sur l’intelligence artificielle dans le cadre de la Journée nationale des chargées et chargés de cours le 22 novembre 2024. Le SCCCUL organisera aussi une nouvelle activité sur le thème de l’IA dans les prochains mois.
Nicolas Saucier
Chargé de cours, Département d’information et de communication
Secrétaire général du SCCCUL