Allocution de Barbara Poirier au 35e anniversaire du SCCCUL

Bonjour à toutes et à tous,

Tout d’abord vous remercier pour l’invitation à cette importante journée et vous dire à quel point je suis heureuse et honorée d’être parmi vous pour souligner le 35e anniversaire de votre syndicat, le SCCCUL. 35 ans, c’est pas rien!

C’est moi qui m’adresse à vous cet après-midi, mais je ne suis pas venue seule. Plusieurs membres de l’exécutif du conseil central sont présents avec moi, Mélanie Pelletier ainsi que François Proulx-Duperré. Notre coordonnateur, Nicolas Lefebvre-Legault nous accompagne également. Votre conseiller à la mob des dernières années, Pierre Lachance, qui vous a accompagné avec fierté et votre conseillère à la mob des prochaines années, Annie Faucher, qui est bien motivée à prendre la relève. Soulignons également la présence d’Yves Fortin, ancien secrétaire général du conseil central…. Tout ça pour vous dire à quel point le SCCCUL a une place spéciale dans notre cœur.

Pour ceux et celles qui connaissent un peu les chaînons de la CSN, le conseil central c’est le lieu de regroupement régional des syndicats CSN. Notre mandat ce sont les luttes sociopolitiques sur le territoire, l’appui à la mobilisation et le soutien aux luttes des syndicats locaux.

S’il y a un syndicat qui comprend bien l’importance de la mobilisation, c’est bien votre syndicat, le SCCCUL. Dès sa fondation, en 1985, il a fallu que le SCCCUL se batte pour s’imposer et pour gagner son droit à l’existence. Ce n’était pas gagné d’avance, ça a pris un bon deux ans avant d’obtenir l’accréditation. Même chose pour l’obtention de votre première convention collective. Il a fallu vous tenir debout et faire grève. Et ce ne fut pas la dernière fois. Quatre grèves en 35 ans, en comptant celle de la faculté de médecine dentaire en 1989, disons-le, c’est loin d’être banal. À chaque négo, la grève est une possibilité bien réelle.

Toutes vos conditions, toute votre convention a été arrachée de haute lutte, à force d’argumentation, de négociation et de rapport de force. On ne vous a rien donné, vous avez tout gagné par votre mobilisation. Cette puissante mobilisation, il faut la saluer, il faut la célébrer.

Je ne sais pas à quel point vous êtes conscients qu’en 35 ans vous avez établi un modèle de syndicalisme dans la région. Et vous l’avez fait dans des conditions pas faciles. On le sait, vous êtes un grand syndicat avec beaucoup de membres, les défis sont nombreux.

Mais quelle diversité! Je comprends qu’il y a chargé de cours et chargé de cours. Pour certains c’est une carrière, c’est ça qu’ils font dans la vie : ils enseignent. D’autres ont déjà une carrière et voient leur charge de cours comme une façon de « donner au suivant » presque comme une forme d’engagement professionnel. Et ce n’est pas simple de faire coïncider les intérêts de tout ce beau monde et de parler d’une seule voix. Mais vous y arrivez avec une efficacité remarquable.

Mais ce n’est pas tout. Il y a la précarité, l’éparpillement des membres sur le campus, l’interprétation de la convention et les conditions qui changent d’une faculté, même d’un département à l’autre et disons-le, les conditions d’enseignements ne sont pas toujours optimales.

Et pourtant, à travers et malgré ces défis, vous réussissez à vous mobiliser et vous entretenez une démocratie et une vie syndicale pas mal exemplaire. Des tournées de consultation pré-négo comme vous venez de faire, ce n’est vraiment pas tout le monde qui fait ça! Il y a bien des syndiqués qui regardent ça avec envie, y compris ici à l’Université Laval!

Par ailleurs, le type de syndicalisme que vous pratiquez, votre façon de surmonter les obstacles qui sont sur votre chemin quand vous voulez unir les membres et les mobiliser, ça préfigure un peu le futur du syndicalisme. Il y en a plein d’autres endroits qui font face au même genre de difficultés et qui se demandent comment ils vont faire. On est plusieurs à la CSN, et ailleurs, qui pourraient s’inspirer de vous.

Mais ce n’est pas tout. Le SCCCUL fait honneur au modèle CSN par son implication sociale et politique. Ce serait déjà magnifique si vous vous intéressiez au premier front, aux conditions de travail et à l’application de la convention collective, mais vous ne vous limitez pas à ça. Vous êtes aussi impliqués dans la vie professionnelle de vos membres, dans la vie de la communauté universitaire, dans la reconnaissance de votre métier, dans la défense d’une vision humaniste de l’éducation et dans les luttes pour une société plus juste et démocratique. On retrouve des militantes du SCCCUL un peu partout dans la CSN : au conseil central dans le comité condition féminine et au comité de surveillance, à l’exécutif de la FNEEQ, au conseil confédéral de la CSN, notamment.

Tout ça pour dire que c’est une grande fierté de vous compter parmi nous et de savoir que l’on peut compter sur vous.

Ceux et celles qui ont milité à la CSN savent que les militants de la FNEEQ, votre fédération, ont une certaine réputation. Surtout quand ils s’approchent d’un micro…  Pourtant, ce dont on se rend rapidement compte c’est que si c’est vrai que les enseignant.es et les chargé.es de cours parlent beaucoup, s’ils utilisent parfois beaucoup de mots, ils ne parlent pas pour rien dire et amènent une richesse et une profondeur aux débats. Ils et elles font en sorte, à leur manière et avec leur contribution propre, que la CSN soit la CSN. Et il faut vous remercier pour ça. Même si des fois, ça nous fait lever les yeux au ciel. ! Je vous vois rire, mais je vous dis ça avec toute la bienveillance du monde, soyez-en assurés.

Un petit mot, pour terminer, sur les deux ou trois dernières années de vos 35 ans d’histoire. Je veux profiter de l’occasion qui m’est donnée pour souligner votre dévouement et votre engagement auprès des étudiant.es pendant la pandémie et vous en remercier. Il paraît qu’on va apprendre à vivre avec le virus, ce n’est pas toujours clair ce que ça veut dire, vivre avec le virus, mais une chose est sûre : le temps des sacrifices est derrière nous. Il ne faudrait pas que vos patrons croient qu’ils vont s’en tirer à bon compte et que vous ne ferez pas la bataille pour adapter votre convention et continuer d’améliorer les conditions de vos membres.

Nous, je vous le garantis, on va être à vos côtés, parce que vous le savez, au conseil central de Québec Chaudière-Appalaches, nous organisons la solidarité et nous luttons pour vaincre.

Alors,

Vive les personnes chargées de cours de l’Université Laval!

Longue vie au SCCCUL!

Vive la CSN!

Barbara Poirier
Présidente de la CCQCA-CSN

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