Nous apprenions récemment par le Journal de Québec que les Facultés de philosophie, de musique, de lettres et de sciences humaines étaient soumises à des déficits chroniques. Une situation qui force ces facultés à réduire le nombre de cours offerts et, par ricochet, à rendre moins attrayant ces programmes d’études. Devant une offre de cours famélique, pas surprenant que les étudiantes et étudiants délaissent ces programmes. Un cercle infernal.
Avec un déficit enregistré de 630 000 $ en 2016-2017, la situation financière de la Faculté des lettres et sciences humaines a été particulièrement difficile. Une Faculté qui s’affiche comme « créative et humaine », où les étudiants pourront apprendre « à communiquer par l’étude des langues, du cinéma ou des médias, à créer des œuvres littéraires ou à comprendre l’art et les civilisations » (Site internet de la Faculté). Une Faculté au cœur de notre culture générale, qui vient d’ailleurs de voir disparaitre un centre de recherche important pour le milieu littéraire (le CRILQ), tel que rapporté dans Le Devoir, le 22 février dernier.
Face à ces trous budgétaires, l’absence de réponse claire de la haute administration de l’Université Laval à la journaliste nous laisse perplexe. Actuellement en réflexion sur le mode de financement des Facultés, ils ne veulent pas s’avancer sur leurs positions.
Nous aurions au moins voulu entendre que le sous-financement de ces Facultés est déplorable, inadmissible. Que les arts, la musique, les lettres, les sciences humaines et la philosophie sont des domaines d’enseignement essentiels au sein d’une institution d’enseignement supérieur qui se veut riche et libre pour notre société et qu’il faudra à tout prix permettre à ces Facultés de réaliser convenablement leur mission. Que l’éducation n’est pas une marchandise et que la seule « rentabilité » et adéquation de la formation universitaire au marché du travail ne peut guider les décisions administratives.
D’ici là, nous attendons impatiemment la nouvelle politique de financement des universités que doit proposer sous peu le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Une politique qui corrigera – nous l’espérons – les iniquités actuelles et qui permettra de revaloriser le domaine des sciences humaines et sociales par des programmes variés et intéressants pouvant contribuer à une réflexion enrichissante sur le monde actuel.
Alors qu’au Japon plusieurs universités ont déjà mis la clé sur la porte des sciences humaines et sociales (sous prétexte que ça ne crée pas de valeur économique dans un monde réduit à la concurrence des marchés et aux innovations à court terme), nous réaffirmons l’importance de soutenir notre mission d’éducation au sens le plus large. De soutenir notre accès à une culture générale riche et libre.
Pour réfléchir à ces grandes préoccupations, alors que l’administration de l’Université Laval est sur le point de dévoiler les grandes lignes de sa planification stratégique et que la révolution numérique est à nos portes, nous vous proposons de vous joindre à nous pour faire le point sur l’avenir de notre université.
Rendez-vous le 15 mars prochain, de 11 h 30 à 13 h 30 au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard (FAS-813).
Pour s’inscrire : intersyndicales@scccul.ulaval.ca
Christine Gauthier
Présidente