C’est sans tambour ni trompette que la communauté universitaire lavalloise a reçu, le 16 juillet dernier, le projet de révision des Statuts de l’Université proposé par le secrétariat général. Ce projet de révision, préparé par un petit nombre de personnes, présente une vision de l’Université Laval bien différente de celle que nous connaissons. En effet, les « statuts », c’est la colonne vertébrale, la charpente d’une organisation. C’est à l’intérieur des statuts que sont définis les pouvoirs et les devoirs de chacun des membres de la communauté universitaire, du rectorat aux associations étudiantes, en passant par le conseil d’administration, les décanats, la commission des études, les directions de départements, etc.
Bref, pour l’ensemble des membres de la communauté universitaire, les statuts sont importants. Car c’est dans les statuts que peuvent s’incarner les valeurs d’une organisation. Pour les personnes chargées de cours, qui assurent près de la moitié de l’enseignement de premier cycle, une révision des statuts était l’occasion, pour l’administration, de démontrer sa réelle volonté de reconnaître leur place, leur travail et leur expertise. Comme nous l’avons déjà écrit dans un avis remis à la demande de l’administration en 2018, et comme nous avons eu l’occasion de le répéter en 2019 lors des consultations qui ont eu lieu en vue de la révision des statuts, nous recommandons de « changer la culture institutionnelle à l’égard des personnes chargées de cours, notamment par une meilleure inclusion dans la vie départementale, en particulier au regard des questions pédagogiques ».
Force est de constater que nous n’avons pas encore été entendus. Le projet proposé par l’Administration ne permet pas plus que les statuts actuels aux personnes chargées de cours de faire partie des instances qui les touchent pourtant directement. Pour ne donner qu’un exemple, les personnes chargées de cours n’ont toujours pas leur mot à dire dans la gestion de leur département, même sur les sujets qui touchent l’enseignement de premier cycle.
C’est donc avec beaucoup d’espoir que nous avons participé, à l’instar des autres représentants de la communauté universitaire (SPUL, AÉLIES, APAPUL, SEUL, SPPRUL, SRFPUL, STEP et CADEUL), à la consultation sur le projet de révision des statuts en déposant, le 15 octobre dernier, un avis sur le projet. Le processus de consultation n’étant pas encore terminé, nous espérons encore que le discours de l’Administration, sur l’importance de la reconnaissance de ses employés en général et des personnes chargées de cours en particulier, s’incarne concrètement dans les nouveaux statuts.
C’est du moins ce que nous nous souhaitons, au moment où nous nous préparons à souligner la 21e Journée nationale des chargées et chargés de cours, le 22 novembre prochain, car les personnes chargées de cours sont véritablement une présence indispensable dans notre université.
Louis Émond
Président