Bonjour à toutes et à tous,
Je tiens à remercier toutes les personnes qui étaient présentes à la célébration du 35e anniversaire du SCCCUL, le 22 novembre dernier, qui était également la 22e Journée nationale des chargé.es de cours.
Durant ce grand événement, j’ai souligné quelques faits historiques pertinents pour mieux comprendre notre place à l’Université Laval et les raisons pour lesquelles nous sommes là pour rester, comme suit.
Au milieu des années 60, alors que débutaient les travaux de la Commission Parent, un grand portrait/bilan du système d’éducation a été fait dans le but de moderniser nos institutions scolaires. Dans la mire de la Commission, il y avait, évidemment, l’Université et ce, pour deux raisons distinctes : il fallait élever le niveau général de l’éducation au Québec et ouvrir les portes de l’Université pour former l’élite intellectuelle nécessaire à une économie développée, mais, et peut-être d’abord, il fallait former l’armée de nouveaux enseignant.es qu’allaient nécessiter toutes les réformes prévues au primaire, au secondaire ainsi que la création originale des CÉGEP.
En 1960-1961, il y avait, dans l’ensemble des universités francophones du Québec, 11 500 inscrits (tous niveaux confondus). Il fallait donc ouvrir grand les portes si on voulait former assez d’enseignants pour fournir l’ensemble des écoles et collèges qui allaient naître de l’application du Rapport Parent.
Et c’est donc sans surprise, que c’est d’abord autour de la création et du développement des facultés d’éducation, qui devaient remplacer les écoles normales, que s’est faite la modernisation de l’université. C’était d’ailleurs une des raisons qui a poussé à la création du réseau de l’UQ qui devait desservir l’ensemble du territoire. Et ce fut aussi vrai à l’UL.
Et c’est en intégrant les enseignant.es des Écoles normales que le rôle des personnes chargées de cours a changé. Comme nous l’ont montré les travaux de Sylvain Marois le titre « chargé.es de cours », existe depuis la création de l’Université Laval, c’est-à-dire 1852. Traditionnellement, il s’agissait de praticien ou praticienne qui venait enseigner des contenus spécialisés à partir de leur expertise. C’est le cas « classique » de l’avocat venant donner un cours de « procédure civile ».
Mais avec les transformations de l’Université, et surtout sa croissance constante, le rôle des chargés de cours s’est aussi transformé. De complément à la formation des futurs professionnels, il est devenu le pilier de l’enseignement de premier cycle. En 1960-1961. Pour l’ensemble des Universités francophones, il y avait 11 500 étudiants. Aujourd’hui, seulement à l’Université Laval, il y a plus de 55 000 personnes étudiantes inscrites.
On peut dire qu’on est passé de l’ère artisanale à l’ère industrielle.
L’université a changé, continue de changer et va continuer de le faire.
On a peut-être pu penser, dans les années 70, qu’avec les luttes des professeur.es pour contrer la précarisation de l’enseignement, les personnes chargées de cours allaient disparaître ou revenir à leur rôle « traditionnel ». Que les investissements qu’imposaient les recommandations du Rapport parent allaient « régulariser le situation » … Nous savons maintenant que les investissements tant attendus se font toujours attendre près de 50 ans plus tard. Mais déjà dans les années 80, les personnes chargées de cours se sont rendu compte de la nécessité de se regrouper et de s’organiser. Et c’est en 1987 que le SCCCUL, après une longue lutte pour sa reconnaissance, a enfin une accréditation reconnue.
Ça fait donc 35 ans que le SCCCUL travaille à améliorer les conditions d’enseignement des personnes chargées de cours. À faire en sorte que les personnes chargées de cours fassent partie intégrante de notre institution et qu’ils aient tous les outils pour la faire rayonner, en commençant par remplir sa mission de base : l’enseignement. Car il ne faut jamais l’oublier : nos conditions d’enseignement sont les conditions d’apprentissage de nos étudiantes et étudiants.
Au cœur de l’enseignement et au cœur de la transformation de l’enseignement, je n’ai pas besoin de revenir sur les dernières années, il y a et il y aura toujours, les personnes chargées de cours. Aujourd’hui, nous enseignons près de la moitié des cours dans les Universités du Québec. Nous sommes là pour rester.
Bon 35 ans au SCCCUL!
Louis Émond
Président