Dans un milieu de travail, la vraie reconnaissance, ce sont les conditions de travail. C’est, en fait, davantage par les conditions de travail que par les discours que l’on peut juger des priorités d’une organisation. À l’Université Laval, les personnes chargées de cours ont souvent entendu de beaux discours. Que ce soit dans des courriels collectifs ou dans des prises de parole de la direction de l’Université. Par exemple, lors de la célébration du 35e anniversaire du SCCCUL, nous avons eu droit aux remerciements d’usage, pour notre engagement, notre travail et notre agilité, et aux compliments sur notre compétence et l’importance de notre mission première : la moitié de l’enseignement offert par l’Université. Et comme la qualité de l’enseignement est une priorité pour l’Université, on pourrait s’attendre à ce que les personnes chargées de cours aient parmi les meilleures conditions de travail sur le campus.
Comme nous le savons, ce n’est pas le cas. Pour l’instant, les déclarations de la direction sur la priorité à donner à la qualité de l’enseignement ne passent malheureusement pas l’épreuve des faits. Si l’on veut savoir quelle est la véritable priorité de la direction, il faut regarder ailleurs. Récemment, la décision a été prise d’intégrer les activités de la Fondation de l’Université Laval aux activités régulières de l’Université avec tout son personnel. Les 82 employé.es de la Fondation vont être intégrés dans des postes permanents à l’Université.
Nous sommes très heureux pour les employé.es de la Fondation qui se retrouvent avec des conditions de travail améliorées. Mais, si les activités de sollicitation des donateurs et des diplômés méritent un personnel qualifié, dévoué, avec de bonnes conditions de travail, qu’en est-il des activités d’enseignement? En méritent-elles autant? Si les bottines de la direction suivent ses babines quant à l’importance de la qualité de l’enseignement, nous ne pouvons qu’être remplis d’espoir pour la négociation qui commence, car nous pouvons enfin espérer une vraie reconnaissance.
Si ce n’était pas le cas, nous serions contraints de conclure que, pour la direction de l’Université, la sollicitation est plus importante que l’enseignement. Mais il faudrait être vraiment cynique pour penser que la direction de l’Université s’enthousiasme davantage de ses succès philanthropiques qu’elle ne se préoccupe de la taille des groupes, de la surcharge de travail, de la précarité et de la santé psychologique de ses enseignant.es.
Louis Émond
Président