Doit-on voir l’exceptionnel climat qui accompagne la rentrée universitaire de l’automne 2016 comme un signe que nos relations du travail vont s’améliorer? Vision quelque peu idyllique que la réalité vient assombrir… Les relations du travail ressemblent aux problèmes climatiques : si on ne s’en occupe pas nous-mêmes, les risques que le réchauffement planétaire fasse sauter la marmite ne diminueront pas. Il est vrai que nous constatons depuis quelque temps une surchauffe inquiétante prenant souvent la forme d’applications erronées de notre convention collective, et ce, toujours au détriment des chargés et chargées de cours. L’esprit même ayant prévalu lors de la réécriture de notre convention est remis en question par des interprétations d’articles qui s’éloignent dangereusement de la bonne foi initiale. Est-ce la période de pré-négociation qui génère cette surchauffe?
Prochainement, notre convention collective sera remise sur le métier… de la négociation. Beaucoup d’actions ont déjà été réalisées dans ce but pour répertorier les enjeux majeurs et identifier les principaux irritants ainsi que les dysfonctionnements de notre contrat collectif. Il y a d’abord la compilation des problèmes tombant régulièrement sur le bureau des agents du comité des relations du travail (CRT), puis l’analyse des résultats des différents sondages et enquêtes faits auprès de nos membres, et enfin l’étude des données statistiques concernant l’attribution des contrats de charges de cours. À cela s’ajoutent les commentaires issus de la tournée des unités effectuée lors des réunions du conseil syndical et l’étude comparative des conventions collectives des autres syndicats de chargés et chargées de cours. Toutes ces données ont été recueillies, dès janvier 2016, par le comité de pré-négociation. Depuis le mois de mai, elles sont traitées par le comité de négociation élu lors de l’assemblée générale statutaire d’avril 2016.
Ces recherches ont abouti à différents constats ayant mené à des hypothèses de travail et à des propositions de solutions que le comité de négociation a l’intention de soumettre à votre jugement. Le but de cet exercice est de réaliser un cahier de demandes syndicales qui reflète bien la réalité complexe qui est la nôtre. Ce cahier de demandes devra, par la suite, être adopté lors des assemblées générales auxquelles tous les chargés et chargées de cours seront convoqués.
Avant la tenue de ces assemblées générales, une vaste consultation de nos membres prendra la forme d’assemblées regroupant plusieurs unités, soit par centres d’intérêt disciplinaires, soit en raison de problématiques communes. Pour chacune de ces assemblées, deux dates ont été proposées de façon à laisser au plus grand nombre toutes les chances possibles d’assister à ces rencontres, déterminantes pour la crédibilité de notre prochaine négociation.
La contribution de chaque chargé et chargée de cours est de première importance. Les échanges avec le comité de négociation, lors de ces assemblées d’unités, sont essentiels à l’élaboration de nos demandes syndicales. Soyez donc nombreuses et nombreux à venir vous informer sur les enjeux majeurs — actuels et à venir— qui concernent notre profession d’enseignants universitaires contractuels. Venez alimenter le comité de négociation de vos idées, de vos suggestions et de vos analyses, qui enrichiront la réflexion commune. Une fois la négociation commencée, votre collaboration sera indispensable aussi pour la construction d’une mobilisation forte, capable de convaincre notre employeur du sérieux et de la crédibilité de notre démarche. Parlez-en autour de vous : discutez avec vos collègues et confiez à vos délégués syndicaux les préoccupations que vous avez si jamais vous ne pouvez être présents à l’assemblée réunissant les membres de votre faculté. Vous avez déjà reçu par courriel le calendrier complet des assemblées d’unités pré-négociation. Il est disponible aussi dans la section « Agenda » de l’Info-SCCCUL ainsi que sur le site internet dans la section « Calendrier des dates importantes », à la case « Assemblées et réunions ».
Sur un autre plan, le thème de la collégialité est souvent évoqué dans le milieu universitaire, que ce soit par nos collègues professeurs ou par les membres de la haute direction de notre université. Mais inclut-on les chargés et chargées de cours dans cette réflexion? Ce sujet sera pour nous un thème important à aborder en tant que syndicat, car la collégialité touche tout autant à la reconnaissance de notre travail qu’aux conditions de son exercice. Encore faudrait-il que chacune et chacun d’entre nous saisissent toutes les opportunités qui se présentent de participer à des assemblées départementales, des rencontres pédagogiques, des assemblées électives ou à des activités sociales, montrant ainsi notre détermination à ne laisser aucune chaise vide, si un chargé ou une chargée de cours a une chance de s’y assoir.
C’est aussi sur ces bases que nous concevons notre démocratie syndicale : participative et collégiale. Nous recherchons une coopération de nos membres qui soit la plus large et la plus ouverte possible, en particulier au vu de cet exercice collectif de consultation, entrepris pour réaliser un document accordant aux membres du comité de négociation des mandats clairs pour aller négocier nos demandes à la table de négociation dès l’hiver 2017.
Nous vous attendons avec impatience aux assemblées d’unités.
Puma Freytag,
Président