On s’en souvient, le Sommet sur l’enseignement supérieur organisé par le gouvernement péquiste de Pauline Marois avait laissé plusieurs acteurs du milieu de l’enseignement supérieur sur leur faim. Un évènement trop éphémère pendant lequel les participants, dûment choisis par l’équipe organisatrice, n’avaient eu qu’un temps limité pour exprimer leurs points de vue. Depuis, les forces vives du milieu universitaire se sont organisées afin de reprendre à leur compte une réflexion jugée absolument nécessaire sur les enjeux actuels auxquels fait face le monde de l’enseignement supérieur.
Différents thèmes, dont la formulation demeure à peaufiner avant diffusion, seront à l’ordre du jour de ces États généraux (ÉGES) et serviront de points de repères pour alimenter les échanges et débats lors de l’évènement. Toutefois, nous savons d’ores et déjà que des sujets cruciaux seront abordés : le financement des universités, le problème de la gouvernance et de la collégialité— qui, notons-le, a un impact décisif sur nos conditions de travail comme enseignants contractuels —, la vision marchande et utilitariste de l’éducation qu’adoptent de plus en plus d’institutions dans leur désir de répondre aux besoins immédiats du marché de l’emploi ainsi qu’aux forces de la mondialisation des marchés, l’accessibilité aux études et à une formation générale de qualité pour tous les québécois pour répondre aux défis d’un monde de plus en plus complexe et exigeant, etc.
Certains de ces thèmes ont déjà été débattus publiquement, diront certains. Certes. Mais ce qu’il y a de nouveau, c’est que NOUS, comme participants actifs du monde de l’enseignement, nous serons les acteurs essentiels de cette démarche réflexive. Son but? Façonner une vision de l’enseignement supérieur tel que nous l’entendons, c’est-à-dire à partir de l’expérience quotidienne que nous en avons comme praticiens engagés. Jours après jours, nous identifions les besoins réels de nos secteurs disciplinaires, nous percevons les problèmes récurrents de notre institution, nous revendiquons les conditions de travail dont nous avons besoin pour assurer un enseignement de qualité à nos étudiants, enfin, nous nous exprimons collectivement sur le type de gouvernance démocratique que nous souhaitons. Nous devons partager plus largement la richesse de nos expériences et ces États généraux seront une opportunité que les chargés de cours de l’université Laval ne devront pas laisser passer : quel beau tremplin pour faire valoir publiquement notre vision de l’université de demain et la place qu’auront à y tenir les enseignants contractuels!
La liste des organisations engagées dans la préparation de ces États généraux témoigne de l’intérêt des nombreux groupes qui se sentent concernés par l’avenir de l’enseignement supérieur et par le contexte idéologique dans lequel il se déploie actuellement (voir la liste ci-après*). Étudiants et étudiantes, professeurs et professeures, chargées et chargés de cours, professionnels et syndicalistes débattront de cette question clé, qui constitue l’épine dorsale et représente le pouls d’une société.
Une feuille de route pour la réalisation de ces ÉGES a été déposée lors du dernier conseil fédéral de la FNEEQ (tenu du 7 au 9 décembre 2016). Dès janvier 2017, une lettre d’invitation à participer à cette préparation sera envoyée, ainsi qu’un appel de propositions d’ateliers. Un recueil de textes faisant état des enjeux actuels en enseignement supérieur sera diffusé dans le but de stimuler la réflexion de tous. En mars 2017, un site Web consacré aux États généraux sera mis en ligne. L’évènement lui-même comprendra des conférences, des ateliers, des panels et des séminaires pour se terminer par une grande plénière le samedi 20 mai 2017. Un bilan de ce rassemblement sera réalisé vers la mi-juin 2017.
Mais ce n’est pas tout! Ce rassemblement de mai 2017 constitue seulement la première phase des États généraux sur l’enseignement supérieur. Une seconde phase, prévue au printemps ou à l’automne 2018, permettra d’approfondir et de consolider nos positions afin d’influencer les programmes en éducation des partis politiques qui brigueront le suffrage des québécois. Nous devons, avec ces États généraux, devenir des acteurs incontournables du débat politique entourant l’enseignement supérieur.
La tenue de cet évènement est une bonne nouvelle pour l’année qui s’achève et pour celle qui s’annonce. Rendez-vous en mai prochain !
Anne Beauchemin
Vice-présidente aux communications
* Participeront aux États généraux sur l’enseignement supérieur, la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), l’Association pour une solidarité syndicale étudiants (ASSÉ), l’Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des professionèles (FP-CSN), la Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), la Fondation Paul Gérin-Lajoie (FPGL), la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), l’Institut de coopération pour l’éducation aux adultes (ICÉA), la Nouvelle alliance pour la philosophie au collège (NAPAC), l’Union étudiante du Québec (UEC).
Source : FNEEQ-CSN