MONTRÉAL, le 16 mars 2016 /CNW Telbec/ – Les effets néfastes du désinvestissement du gouvernement du Québec dans l’enseignement supérieur, la recherche et la création se traduisent par une dégradation marquée des conditions d’études : diminution de l’offre de cours, augmentation du nombre d’étudiantes et d’étudiants par classe, attrition des ressources d’encadrement et des services aux étudiantes, étudiants, baisse des bourses de soutien, réduction des budgets alloués aux bibliothèques.
La dégradation des conditions d’études s’accompagne d’une détérioration des conditions de travail pour toutes les salariées, tous les salariés : moratoire sur les embauches, non-remplacement des départs à la retraite, suppression de postes, gel des salaires et imposition arbitraire d’un droit de gérance; toutes approches en contradiction avec la collégialité universitaire qui associe étroitement la communauté à la gestion de nos institutions.
En imposant des compressions budgétaires colossales, le gouvernement du Québec favorise une transformation du mode de gouvernance universitaire vers un modèle de plus en plus centralisé et bureaucratique. Il y a aujourd’hui presque deux fois plus de hauts dirigeants dans les universités québécoises qu’il y a dix ans. Cette forte hausse s’accompagne d’un mode de gestion calqué sur celui des entreprises privées avec, dans la foulée, une détérioration des relations et du climat de travail.
La défense de la mission universitaire doit primer sur les éléments circonstanciels ou financiers. Les méthodes de gestion des universités doivent être conformes au caractère de l’université comme service public : collégialité, liberté d’enseignement, liberté de recherche et de création, indépendance de l’esprit, accessibilité aux études, qualité des services universitaires, proximité avec les besoins en enseignement, en recherche et en création de la population.
Privés des ressources indispensables, les établissements universitaires voient leur capacité à remplir leur mission dramatiquement mise en péril. L’excellence et la viabilité de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la création sont en jeu.
Nous, professeures et professeurs, nous devons les défendre :
- Nous nous opposons à toute nouvelle compression dans les universités québécoises;
- Nous réclamons le rétablissement des sommes amputées aux budgets des universités depuis 2010;
- Nous demandons aux gouvernements du Québec et du Canada de donner suite à leurs promesses de réinvestissement dans le réseau universitaire;
- Nous dénonçons les démarches de transformation des universités selon le modèle et les orientations des entreprises privées;
- Nous demandons la tenue d’une Commission parlementaire sur l’avenir et les orientations de nos universités;
- Nous réclamons que le gouvernement démontre par ses choix budgétaires que l’éducation est véritablement une priorité.
Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ)
Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec à Chicoutimi (SPPUQAC)
Syndicat des professeures et professeurs de la Télé-université (SPPTU)
Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Trois-Rivières (SPPUQTR)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke (SPPUS)
Association des professeurs de l’Université Concordia (APUC-CUFA)
Association des professeur(e)s et bibliothécaires de McGill (APBM-MAUT)
Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Rimouski (SPPUQAR)
Association des professeurs de l’École polytechnique de Montréal (APEP)
Association des professeur(e)s de l’Université Bishop (APBU)
Association des ingénieurs-professeurs des sciences appliquées de l’Université de Sherbrooke (AIPSA)
Association des professeures et professeurs de l’École nationale d’administration publique (APPENAP)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (SPUQAT)
Association des professeurs de l’École de technologie supérieure (APETS)
Comité de liaison intersyndical des syndicats de professeures et professeurs du réseau de l’Université du Québec (CLIUQ)
Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU)
SOURCE Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal