Aperçu de la conférence sur les états financiers de l’Université Laval tenue le 14 mars 2016

Dans le contexte de compressions budgétaires récurrentes qu’ont connues les universités québécoises ces dernières années, et dans la perspective de la négociation à venir, le SCCCUL a souhaité mieux comprendre comment s’organise la gestion financière de l’Université Laval de manière à pouvoir, le cas échéant, mieux discuter, en temps opportun, de la répartition des budgets avec les représentants de l’administration. Les états financiers des universités étant des documents complexes que seuls les experts en gestion sont à même de bien analyser, nous avons invité M. Yvan Duceppe, comptable agréé du groupe MCE Conseils, à venir nous présenter une analyse des états financiers audités de l’année 2014-2015, les plus récents disponibles actuellement.

Au fil de son exposé, qui nous a fait découvrir d’abord la diversité des fonds que gère l’Université (fonctionnement, avec restrictions, immobilisations, souscription et dotation) dans lesquels sont chiffrés, selon le cas, des surplus et des déficits, M. Duceppe nous a présenté ensuite l’état du flux de trésorerie où sont comptabilisés les résultats des diverses activités d’exploitation, d’investissement et de financement de l’université qui occasionnent de multiples rentrées et sorties de fonds. Le flux de trésorerie est la clé par laquelle on peut voir comment une organisation comme l’Université Laval gère les liquidités nécessaires à ses besoins d’opération. C’est là qu’un regard pointu sur les états financiers de l’Université peut s’exercer et révéler plus en détail la situation financière de l’institution. Par exemple, M. Duceppe a démontré, tableaux à l’appui, comment entre 2011 et 2015, l’Université a réussi « en dépit de déficits cumulatifs de plus de 62M$ […] à dégager près de 55 M$ en encaisse pendant la même période » (1) par le biais des activités d’exploitation, d’investissement et de financement mentionnées ci-haut.

Il est impossible, dans ce court texte, d’entrer dans un examen détaillé de la gestion financière de l’Université Laval. Toutefois, ce qui est ressorti d’intéressant de cet exposé pour des non-spécialistes de la question, c’est que le problème du financement des universités n’est pas une chose simple que l’on peut comprendre à la lumière des seules subventions gouvernementales et des droits de scolarité perçus par l’université. Le fonctionnement de notre institution repose concrètement sur des opérations et sur des écritures comptables nombreuses et complexes dont nous ne connaissons qu’une partie à travers les états financiers publiés annuellement.

Dans la conclusion de son analyse sommaire des états financiers de l’Université Laval, M. Duceppe écrit : « … si le total des fonds, à l’exception du fonds de dotation, totalisait des déficits cumulés de 82,9 M$ pour les années financières terminées les 30 avril 2011, 2012 et  2013, on a pu voir que les deux exercices subséquents présentaient plutôt des excédents d’environ 5 M$ par année (et cela en dépit d’une diminution de la subvention du MERSS de 14 M$ en 2014-2015 au fonds de fonctionnement). L’élément central qui explique cette amélioration est la diminution du cout des avantages sociaux futurs. À cet effet, ils sont passés d’une moyenne de 36,2 M$ pour les trois premiers exercices à 15,3 M$ pour les deux années financières subséquentes » (2). À côté des déficits, les emprunts bancaires à court et à long terme autorisés par le MERSS génèrent des liquidités qui permettent à l’Université de fonctionner.

Au fil de ces opérations comptables, des choix sont faits par nos dirigeants, qui favorisent tel ou tel secteurs d’activités. Nous avons vu que les récentes compressions budgétaires n’ont pas empêché le dépôt d’un budget équilibré. « Atteindre ce résultat est un accomplissement majeur de toute la communauté », mentionne le projet de budget de 2015-2016 (3). Pour le SCCCUL, comme pour les autres syndicats d’enseignants contractuels, il devient plus que nécessaire de comprendre le jeu de ces écritures comptables afin d’y défendre notre place.

Anne Beauchemin
v.-p. aux communications

1.Yvan Duceppe, extrait du fichier PowerPoint de la conférence.
2. Ibid.
3. Ibid.

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