Précarité à l’université et impact sur la santé et les trajectoires professionnelles
Lors du 15e Congrès de la COCAL, un atelier portait sur les conséquences du travail intellectuel dans un contexte de contrats à durée déterminée. Voici un court résumé des thèmes abordés lors de cet atelier.
De récentes études indiquent que les différents aspects du travail précaire ont des effets néfastes sur la santé physique et psychologique des personnes enseignantes à statut précaire. Les mauvaises conditions de travail et d’enseignement, une rémunération ne correspondant pas au travail effectué, le manque de perspectives de développement de carrière, et, surtout, les contrats à durée indéterminée, causent leur lot d’incertitude, d’anxiété et de stress.
Il est difficile de se bâtir une carrière académique dans un environnement instable et incertain. L’incertitude et la vulnérabilité peuvent découler d’abus de pouvoir administratif, de restructurations de l’offre de cours ou de restrictions budgétaires. L’impossibilité de développer des projets professionnels et familiaux et le fait de devoir constamment concourir pour conserver son emploi ont un impact émotionnel sur le long terme.
Parmi les facteurs de risque pour la santé, notons le manque de reconnaissance des efforts considérables et de l’investissement personnel des personnes enseignantes, le manque de soutien, l’isolement personnel et professionnel, la variabilité des revenus, l’épuisement causé par une charge de travail élevée dans un contexte de compétition pour conserver sa place.
Parmi les pistes d’actions identifiées lors de cet atelier et en plénière pour combattre la précarité et ses effets négatifs, il y a : combattre le capitalisme académique, dénoncer la violence managériale qui brise des carrières, exiger un réinvestissement de fonds publics en éducation, réduire l’instabilité et la précarité en stabilisant les emplois, repenser le contexte de compétition pour conserver sa place, améliorer le soutien professionnel (notamment en matière de santé psychologique), améliorer la rémunération et les avantages sociaux. Dans ce contexte où les difficultés sont nombreuses, travail syndical doit se poursuivre sans relâche afin d’améliorer la vie des personnes enseignantes à statut précaire.
Nicolas Saucier
Chargé de cours, Département d’information et de communication
Secrétaire général du SCCCUL