Sylvain Marois, vice-président aux relations intersyndicales au SCCCUL, se rendra en Irlande pour participer à la conférence internationale de la Society for the Advancement of Socio-Economics (SASE). La conférence se tiendra à l’Université de Limerick du 27 au 29 juin 2024. Voici un résumé de la présentation de Sylvain.
Capitalisme et syndicalisme universitaires : une herméneutique des conventions collectives des professeurs⸱es de l’Université Laval. Une étude de cas.
Plusieurs chercheurs ont identifié la décomposition, « le naufrage » (Freitag, 1995) des universités. La littérature mentionne des « mutations » (Chomsky, 2011 ; Doray, 2018), les « influences du privé et de ses modes de gestion » (Brownlee, 2015 ; Martin et Ouellet, 2011 ; Zuppiroli, 2014), la « vente de l’âme de l’université » (Giroux, 2006), les dangers de la « nouvelle gouvernance » (Gagné, 1991 ; Seymour, 2013; Demers, Bernatchez, Umbriaco, 2019 ; Dupont, 2014 ; Ginsberg, 2011), etc. D’autres traitent du passage de la tour d’ivoire à la « tour de papier » (Côté et Allahar, 2010) ou de la « zombification des universités », ou du « zombie leadership » (Ryan, 2012 ; Smyth, 2017) — le tout sous les impulsions du néolibéralisme (Lorenz, 2012) et de la nouvelle gestion publique (St-Onge, 2015).
La démarche vise à voir comment a pu se déployer une gouvernance « managériale », contraire aux principes de gestion collégiale universitaire, malgré la forte présence de syndicats dans l’ensemble des universités québécoises. Nous postulons que les conventions collectives sont les meilleures sources et les témoins de ces changements, notamment par l’évolution du langage qui s’y trouve. Une herméneutique des contrats de travail exposerait l’évolution des conditions de travail des professeurs, leurs luttes et objets de ces luttes, voire des solutions, mais aussi l’arrivée d’Un nouveau lexique, voire le remplacement de certains mots comme « administration » par « gouvernance ». Nous souhaitons suivre la monté d’une terminologie issue des écoles de gestion (flexibilité, efficience, productivité, etc.), l’importance grandissante de la philanthropie, la centralisation des pouvoirs, etc. Et l’Université Laval s’y prête à merveille.
N.B. : Cette participation est rendue possible grâce aux activités de perfectionnement du SCCCUL. N’hésitez pas à faire une faire une demande puis à nous partager un résumé du fruit de vos recherches : nous les publierons avec intérêt !