Ça bloque!
Aucune avancée significative à la table de négociation
Il y a maintenant presque un an, nous adoptions notre cahier de demandes en vue du renouvellement de notre convention collective. Ce cahier était, et demeure, le fruit d’une large consultation auprès des membres du SCCCUL. Nos objectifs ainsi que des pistes de solution y étaient présentés pour améliorer concrètement nos conditions de travail et favoriser notre engagement auprès de nos étudiantes et étudiants.
Ce cahier a été remis à la partie patronale en février dernier et sa présentation détaillée a débuté avec l’intention de chacune des parties d’en arriver rapidement à une entente satisfaisante. Avec, en arrière-plan, la grève des professeures et professeurs, nous sentions alors, à la table de négociation, une véritable écoute et un véritable désir d’avancer rondement. La partie patronale semblait ouverte à trouver des solutions. Cependant, après nous être entendus pour intégrer quelques-unes de nos demandes normatives lors de nos rencontres de l’hiver et du printemps, en juin, la partie patronale a commencé à changer de ton.
Nous nous sommes donc retrouvés, à la fin du mois de juin dernier, dans la situation suivante : notre interlocuteur reconnaît qu’il y a des problèmes, écarte du revers de la main toutes les solutions concrètes qui lui sont proposées, ne propose aucune solution alternative et défend le statu quo. On se demande alors où est passée la volonté de régler rapidement et d’éviter un deuxième conflit de travail dans la même année à l’Université Laval.
Afin de débloquer la situation à la table, et à la demande de la partie patronale qui voulait avoir le portrait global avant d’avancer davantage dans la négociation, nous avons déposé l’ensemble de nos demandes à incidence monétaire le 5 septembre dernier. Nous avons aussi accepté de déplacer certaines rencontres afin de permettre à la partie patronale d’effectuer des calculs et de revenir sur nos demandes.
Le 3 octobre dernier, nous espérions donc un retour significatif de la partie patronale afin d’être en mesure d’avancer. La partie patronale n’a cependant pas saisi l’occasion pour faire des propositions concrètes. On nous affirme que ce que nous proposons est inacceptable, mais on ne nous dit pas ce qui serait considéré comme tel. En un mot, la position patronale c’est : « non ».
Bref, ça bloque!
Et pour que ça débloque, il semble que la partie patronale veuille rejouer dans le même film qu’au début 2023 : une grève qui va, à nouveau, affecter d’abord les étudiantes et étudiants. La direction de l’UL ne semble toujours pas comprendre les besoins des personnes étudiantes et enseignantes, en particulier la réalité vécue par les personnes chargées de cours et les défis de l’enseignement universitaire en 2023.
Il nous faudra donc, encore une fois, prendre tous les moyens à notre disposition pour aider la partie patronale à prendre les décisions qui vont dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté.
Sans faire preuve d’un optimisme irréaliste, nous pouvons toujours espérer que la raison l’emporte et que notre Employeur donne un véritable mandat de régler à son comité de négociation, ce qui me permettrait d’intituler mon prochain texte « Ça avance ».
Pour l’instant, il n’y a pas d’avancée significative et, comme l’Assemblée générale nous l’a demandé [voir article suivant], nous nous dirigeons vers une Assemblée générale spéciale qui portera sur un mandat de grève au plus tard le 2 novembre prochain.
En attendant, il faudra démontrer que nos demandes sont justes et qu’elles répondent aux besoins et aspirations légitimes du plus important corps enseignant de l’Université Laval : les personnes chargées de cours!
Louis Émond
Président