À la fin des années 1990, un rapport sur les personnes chargées de cours fera quelques vagues en identifiant, notamment, des problématiques importantes dans la rémunération de ces enseignantes et enseignants universitaires. Toutefois ce rapport s’attarde aussi à la tâche des chargées et chargés de cours qu’il compare entre les universités, mais aussi avec celle des professeurs permanents. La suite est connue : prise de conscience (momentanée) du rôle, de la place et de la contribution, mais aussi du nombre de personnes chargées de cours et bien sûr un ajustement de la rémunération. Suivra aussi une volonté d’afficher, haut et fort, l’hétérogénéité de notre corps d’emploi. Il y a, bien entendu, des professionnels qui enseignent sporadiquement pendant des années et qui transmettent aux étudiantes et étudiants leur vaste et inestimable expérience « terrain ». Il y aussi les chargés.es d’enseignement, qui se consacrent à l’enseignement, mais il y a aussi des doctorants ou postdoctorants et autres « forfaitaires » dont la contribution est telle que les universités ne pourraient fonctionner sans eux[1]. Enfin, il y a aussi des chargés.es de cours qui font de la recherche-création…
La question de la reconnaissance de la recherche-création des personnes chargées de cours est portée dans diverses instances délibératives, gouvernementales et syndicales depuis plus d’une dizaine d’années. La plate-forme commune de revendications des syndicats de personnes chargées de cours en fait mention en 2010 et le Forum sur les enseignantes et enseignants universitaires contractuels (2014) a fait ressortir la recherche-création comme une revendication importante à promouvoir. En 2021, le Scientifique en chef du Québec rendait public le fruit de près de deux années de travail sous la forme du rapport sur l’université du futur. Ce rapport fait mention, entre autres, des besoins criants de notre communauté scientifique, des besoins qui selon nous, pourraient être partiellement comblés par les personnes chargées de cours actifs dans la recherche-création. Cette proposition fera son chemin et sera même reprise par Rémi Quirion, Scientifique en chef, lors d’un panel organisé par la FNEEQ dans le cadre de la Journée nationale des charges et chargés de cours du Québec le 22 novembre 2021. Monsieur Quirion a donc proposé la mise en place d’un comité national constitué de représentants des syndicats de personnes chargées de cours, de chargés.es de cours chercheurs.es, de représentants des fonds de recherche, etc. Notre représentante sera Christine Gauthier, vice-présidente de la FNEEQ, responsable du regroupement université, regroupement au sein duquel elle a créé un sous-comité destiné à nourrir ses réflexions et développer des argumentaires. Ce sous-comité a lancé ses travaux le 4 février dernier. Nous vous teindrons informés des suites et nous vous invitons à communiquer avec nous si vous réalisez de la recherche-création ou si ce sujet vous intéresse.
Sylvain Marois
Vice-président aux relations intersyndicales
[1] Pour en savoir plus