Plus de travail et plus de stress : que va faire l’Université ?

« Plus de travail et plus de stress pour les professeurs d’université » titrait Le Devoir dans un article paru le 19 août dernier. Le journal rapportait alors les résultats d’une importante étude pancanadienne menée par l’Association des professeurs et professeures d’université du Canada (ACPPU) auprès de 4 300 de ses membres, qui représente aussi des professeurs à temps partiel.

À l’instar de notre sondage interne réalisé en juin dernier, les résultats sont très révélateurs de l’ampleur de la charge de travail que les enseignants et enseignantes universitaires ont dû accomplir depuis le mois de mars dernier. Cette surcharge est la conséquence de différents éléments : temps consacré à la transition vers un enseignement en ligne; accompagnement des étudiants et étudiantes qui requiert beaucoup de temps supplémentaire; gestion des différents aspects techniques et technopédagogiques du travail, tant pour la formation des enseignants que pour le suivi quotidien avec les étudiants.

Bref, opérer une telle transition de l’enseignement a exigé, et exige encore, un travail soutenu et complexe, dont la réussite est souvent tributaire d’un effort considérable et de nombreuses heures de formation. Il est faux de prétendre que le contexte actuel est stabilisé et n’oblige pas d’aménagements ou d’accommodements nécessaires, alors que la situation professionnelle que nous vivons est sans précédent et suppose une transformation en profondeur de nos pratiques d’enseignement.

Pour réduire la détresse psychologique et le stress au travail, les scientifiques s’accordent pour constater qu’il importe de travailler à réduire le déséquilibre entre les efforts au travail, la reconnaissance et le soutien. Dans cette perspective, il faut éviter à tout prix de placer les enseignants dans une situation qui cumule des éléments pathogènes : explosion du nombre d’étudiants par cours, exigences trop élevées, absence de reconnaissance financière et symbolique et absence de soutien. Étonnamment, alors que l’enseignement en ligne est plus exigeant en raison de l’individualisation des interventions auprès des étudiants et étudiantes, nombreux sont les chargés et chargées de cours qui constatent un accroissement important de la taille des groupes. Cette revendication est d’ailleurs pancanadienne, comme le résume ici Le Devoir au regard des résultats compilés par l’ACPPU : « Ils sont nombreux à avoir demandé une réduction de la taille des classes et de la charge d’enseignement (…) ».

Nous continuerons à faire valoir l’importance de ces éléments et de ces enjeux, tant auprès de la direction de l’Université Laval qu’à l’endroit de la nouvelle ministre de l’enseignement supérieur (via les interventions de la FNEEQ), afin que des solutions concrètes et satisfaisantes soient trouvées pour compenser les formations et le travail supplémentaire exigés par ces circonstances exceptionnelles. Des conditions d’enseignement soutenables sont essentielles pour maintenir la qualité de la formation universitaire.

Bonne rentrée à tous et à toutes!

Christine Gauthier
Présidente

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