La visibilité de notre corps d’emploi et la valorisation positive de notre contribution à la mission universitaire comptent parmi nos revendications depuis plusieurs années. Ça nous fait toujours grincer des dents lorsque nous entendons les « professeurs et les étudiants » dans les allocutions, publications ou commentaires, comme si les 1600 chargés de cours de l’Université Laval étaient non seulement du personnel contractuel, mais surtout du personnel périphérique sans réelle contribution.
Heureusement, notre voix à ce chapitre se fait de plus en plus entendre et des progrès sont constatés sur le campus. Par exemple, le dernier communiqué de presse publié par l’Université Laval pour faire l’annonce de son classement par le magazine Forbes comme l’un des meilleurs employeurs au Canada souligne la présence et l’apport des chargées et chargés de cours dans la formation des étudiantes et des étudiants : « (…) elle compte plus de 1 600 professeurs, près de 2 200 chargés de cours et autres membres du personnel enseignant et de recherche qui partagent leur savoir avec plus de 43 000 étudiants (…) ». Cette diversité du corps enseignant et de recherche participe à la richesse et à la renommée de notre université.
La reconnaissance institutionnelle de l’Université Laval vis-à-vis de ses chargées de cours passe aussi par la mise en valeur de nos compétences et de nos expertises sur les sites Web départementaux (formations, publications, réalisations, expertise professionnelle, cours enseignés, champs de recherche, etc.). À ce chapitre, il y a du travail à faire. Pour l’année 2020, nous voulons faire partie de la tribune publique de l’Université Laval, une tribune qui reconnaisse notre expertise professionnelle, nos compétences en enseignement universitaire et, pour plusieurs, notre engagement en recherche.
Une intégration durable dans la vie départementale
Dans les départements, une intégration plus durable est souhaitable. Si plusieurs chargées et chargés de cours ont une vie professionnelle en dehors de l’université, d’autres, en raison de leur intérêt principal pour l’enseignement, consacrent leur vie professionnelle à cette activité pendant un grand nombre d’années (10, 20, 30 ans). C’est inadmissible d’entendre certains d’entre eux, qui cumulent une longue expérience, faire valoir un sentiment d’isolement au sein de leur unité d’enseignement. Différents moyens pourraient permettre de développer cette intégration :
- Améliorer l’accès à un lieu de travail adéquat (bureau) pour les chargés de cours à forfait qui enseignent de manière récurrente (session après session);
- Permettre une participation accrue des chargées et chargés de cours aux projets pédagogiques de leur unité, notamment par le biais de réunions ou rencontres conjointes du personnel enseignant;
- Tenir des consultations formelles ou informelles permettant de prendre en compte le point de vue et l’expérience d’enseignement des chargées et chargés de cours avant que des décisions soient prises concernant la vie départementale, les conditions d’enseignement, et autres;
- Favoriser une participation accrue des chargés de cours aux instances départementales ou facultaires (comités de programme, conseil facultaire, etc.) afin qu’ils prennent part aux décisions. Que ces réunions fassent aussi une place à des sujets concernant les chargées et chargés de cours;
- Développer la collégialité entre les membres d’une même unité en brisant les silos par une valorisation du travail d’équipe; abolir les clivages pour une meilleure intégration des compétences respectives;
- Organiser occasionnellement des rencontres conviviales pour développer un sentiment d’appartenance envers l’unité et l’université.
L’initiative du Vice-rectorat aux ressources humaines de développer un Guide d’accueil et d’intégration pour tout nouveau chargé ou chargée de cours pour l’informer du fonctionnement de l’unité et l’orienter vers les ressources nécessaires constitue un point de départ fort important et nous avons hâte de le partager avec les nouvelles recrues. Dans cette perspective, le contact humain doit être valorisé et les moments-clés de la vie doivent être soulignés par les départements : accueil, anniversaires, condoléances, rétablissement, départ, etc.
De réelles possibilités de développement de carrière
Enfin, que peut faire l’Université vis-à-vis de ceux et celles qui souhaitent faire carrière ou faire progresser leur carrière à l’Université ? Pour la majorité d’entre eux, c’est encore difficile de pouvoir bénéficier d’une relative stabilité, ou encore d’une mobilité à l’interne pour soutenir leur développement de carrière. L’accès à des ressources spécifiques et à du coaching pourrait être envisagé, tout comme le développement d’une vraie collégialité entre les enseignants d’un même programme ou unité d’enseignement.
Christine Gauthier
Présidente
Anne Beauchemin
vice-présidente aux communications
membre du Comité sur la reconnaissance du personnel de l’Université Laval