L’idée de constituer un chantier sur l’université du futur découle d’un colloque présenté par Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec, lors du dernier congrès de l’ACFAS en mai 2019. Ce colloque, intitulé « L’Université du XXIe siècle : enjeux, défis et prospectives » proposait une discussion ouverte à une multiplicité de points de vue, sur l’avenir de l’institution universitaire, confrontée de plus en plus à des changements importants et profonds dans le contexte actuel d’avancées technologiques rapides, de changements de paradigmes sur le plan de la formation et de la recherche. L’interdisciplinarité et la pluridisciplinarité font de plus en plus partie des méthodes de travail et de recherche, tandis que les besoins de la société exigent de plus en plus de polyvalence de la part de travailleurs qui changeront de carrière plusieurs fois au cours de leur vie professionnelle. Ces changements sont structuraux, profonds et historiques.
Beaucoup de questions se posent donc, devant les changements nécessaires à accomplir pour demeurer une société adaptée au contexte actuel, en évolution constante et accélérée dans lequel nous vivons. Le monde universitaire a un rôle clé en tant que lieu de connaissance et de formation, pour que la société trouve des solutions adéquates et efficaces face aux défis actuels (écologiques, technologiques, démographiques, et autres), mais il faut que l’institution universitaire poursuive une réflexion sur les transformations qui s’avèrent nécessaires si elle entend s’adapter aux nouvelles exigences sociétales.
Les enjeux sur la table sont nombreux et concernent autant la façon de mener des recherches interdisciplinaires en intégrant un grand nombre de champs disciplinaires, de s’ouvrir à de nouveaux modes de fonctionnement faisant une place à des partenariats inédits, des expériences professionnelles atypiques. L’objectif de ce chantier sera, dans un premier temps, d’élaborer un cadre de réflexion afin d’aborder collectivement, dans un deuxième temps, des pistes d’action. Le chantier devrait conduire, dans un troisième temps, au dépôt de recommandations et de propositions, qui seront remises, dans un délai de 12 mois, au Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
Quelle place aura le point de vue des chargées et chargés de cours dans ces discussions?
Ces discussions réuniront autour de la table, sous la présidence du scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, 14 personnes provenant de divers horizons professionnels et assumant différentes fonctions au sein de l’appareil universitaire : représentants du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI), Conseil supérieur de l’Éducation (CSE), directeur de cabinet au MESS, sous-ministre adjoint, représentante du Fonds d recherche du Québec (FRQ), un professeur émérite, un membre de la Fédération québécoise des professeures et professeurs du Québec (FQPPU), deux étudiants (une postdoctorante, un étudiant du 1er cycle), un directeur de Ubisoft La Forge (représentant de la communauté des affaires) et un chargé de cours, en la personne de Sylvain Marois.
Être représentés à ce chantier constitue un résultat significatif au regard des efforts réalisés depuis plusieurs années par la FNEEQ auprès du gouvernement provincial pour que les chargées et chargés de cours soient reconnus comme des acteurs importants du milieu de l’enseignement supérieur, membres à part entière de la communauté universitaire et qu’ils soient, en conséquence, consultés lors de décisions concernant la vie universitaire. Être invités à collaborer à un tel chantier est un signe positif à l’égard de la reconnaissance institutionnelle de notre corps d’emploi.
Anne Beauchemin
Vice-présidente aux communications