À l’instar de l’AELIÉS et de la CADEUL, ainsi que de plusieurs autres associations étudiantes à travers le Québec qui exigent un moratoire, le SCCCUL s’inquiète des impacts néfastes de la dérèglementation des droits de scolarité pour les étudiants internationaux et dénonce le « libéralisme économique » dans les universités québécoises.
Pourquoi les membres du SCCCUL ont pris une telle position en assemblée générale ?
- parce que cela va à l’encontre d’une plus grande accessibilité aux études;
- parce que cela favorise la compétition entre les universités;
- parce que ce sont les petites universités en région et les universités francophones qui risquent d’être pénalisées par cette course aux « étudiants payants » et par la dérive du sous-financement public que ce changement de paradigme entraîne[1];
- parce que plus de ressources seront consacrées au « marketing » plutôt qu’à la mission d’enseignement;
- parce que cela accroît l’endettement des étudiants, qui doivent payer plus cher pour poursuivre leurs études supérieures;
- parce que l’éducation n’est pas une marchandise et que le financement des universités doit être considéré comme un service public et ne doit pas se faire sur le dos des étudiantes et étudiants étrangers.
Six ans après la mobilisation historique des carrés rouges, l’idée de faire financer le système éducatif par les étudiants a malheureusement continué de faire son chemin auprès des décideurs politiques du parti libéral. En ciblant cette fois une population qui pourrait avoir plus de mal à se mobiliser… En France, la même idée a soulevé un tollé à l’automne 2018 et d’importantes manifestations se sont organisées.
Au Québec, la résistance s’organise pour qu’un financement universitaire adéquat soit priorisé afin de permettre de meilleures conditions d’étude. Le SCCCUL a récemment rejoint les rangs de la coalition Unicode – Uni-es contre la dérégulation des frais de scolarité – pour exiger le recul du gouvernement sur cette position. Des actions sont à venir dès l’automne. Notre Fédération sera aussi de la lutte :
« La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) s’oppose à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les étudiantes et les étudiants internationaux deviennent une source de financement permettant le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur. »
Si nous reconnaissons la dimension internationale des universités et « (…) s’il nous paraît pertinent que des contenus internationaux soient intégrés aux enseignements, leur arrimage à l’économie du savoir nous paraît moins évident. De par sa vocation critique, l’université n’est pas tenue de s’adapter à des réalités qui menacent ses missions ; elle est plutôt tenue d’éclairer les sociétés et leurs transformations. »
Source : FNEEQ voir document p. 33
Christine Gauthier
Présidente
[1] McGill accueille présentement environ 50% de ces étudiants et bénéficie ainsi d’un surfinancement comparativement aux autres universités du Québec.