Deux fois par année, le conseil fédéral de la FNEEQ ꟷ l’équivalent de notre conseil syndical ꟷ se réunit pour discuter de différents enjeux, pour prendre connaissance d’études et d’analyses réalisées en rapport avec ces enjeux, et pour adopter des recommandations qui témoignent des orientations adoptées par l’ensemble des représentants syndicaux membres de notre Fédération.
Sujets abordés
À l’ordre du jour de la dernière rencontre se trouvaient notamment, parmi les sujets exposés, une campagne sur l’Intrusion de l’entreprise privée en éducation; des analyses par une conseillère juridique de la FNEEQ de deux consultations ministérielles portant sur l’Institut national d’excellence en éducation et sur le Projet de loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements supérieurs. Un exposé sur le mode de financement des universités a aussi été présenté par la même conseillère. Des recommandations rédigées en lien avec ces préoccupations ont ensuite été adoptées au long de la durée du conseil fédéral.
Le comité École et société a présenté aux membres son analyse de l’évolution actuelle des tendances de l’enseignement supérieur, analyse élaborée sous la forme d’un organigramme surnommé la « Pieuvre de l’économie du savoir ». Cette analyse met en relief trois pôles clés du monde universitaire, soit le financement, la marchandisation du savoir et la gouvernance. Organisée autour de ces trois pôles, leur analyse met en relief les dérives et les risques liés aux décisions prises par les administrateurs universitaires depuis quelques années, au cours desquelles s’est amplifiée la transformation du milieu universitaire ainsi que des conditions de travail et d’études. Un document fort utile pur prendre conscience de tout ce qui est interrelié dans le réseau que forment les universités.
États généraux de l’enseignement supérieur
Un point a été consacré à l’organisation des prochains États généraux de l’enseignement supérieur, qui se tiendront du 3 au 5 mai 2018 à Montréal. Une recommandation a été adoptée à ce sujet, celle que chaque syndicat organise, en collaboration avec les associations étudiantes, le personnel enseignant, les professionnels et tous groupes intéressés, une activité régionale dont le but est de dégager un plan d’action et des objectifs à faire connaître au moment des élections provinciales prévues à l’automne 2018.
Questions privilèges et syndicats en conflits
Deux syndicats en situation de conflit avec leur employeur ont présenté les problèmes qu’ils rencontrent à l’assistance. La présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO) a fait part de problèmes à la table de négociation, dont la volonté de l’administration de réduire de façon radicale les sommes affectées aux activités syndicales et à la négociation. Au moment d’écrire cet article, la situation semblait avoir progressé positivement à la table de négociation. La présidente du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université (STTTU) a exposé le problème de sous-traitance auquel font face les membres de son syndicat. En janvier 2018, c’est autour de 37% des étudiants qui passeront aux mains de « professeurs à contrat », un nouveau statut à la TELUQ, ce qui privera de nombreux tuteurs et tutrices de leur gagne-pain. Le STTTU a entrepris des démarches auprès de la ministre Hélène David pour lui exposer la situation. Plusieurs syndicats ont appuyé le STTTU dans leurs démarches.
Toutes ces discussions font partie de ce qui anime en profondeur la pensée syndicale du regroupement de la FNEEQ. Ensemble, nous souhaitons que l’évolution, incontournable, du monde de l’enseignement supérieur tiennent compte des conditions de travail et de vie de ceux qui en sont les principaux acteurs et que les impératifs économiques ne soient pas les seuls critères dans les décisions qui sont prises par la haute administration.
Anne Beauchemin
Vice-présidente aux communications.